8.10.11

MAL DE DOS et Vague à l'AME




Il pleure dans mon coeur
Comme il pleure sur la ville [...]
Paul Verlaine, Romances sans paroles

Holla chicas,

l'automne a décidé de recouvrir de son froid manteau nos cieux avec un peu de retard. Mais quand il est là, le bougre, il ne fait pas les choses à moitié...il y a quelque temps le thermomètre affichait de façon insolente un 28°C pour un 20 septembre, mais là, la nature reprend le dessus!

Point trop de billet ces derniers temps. Et pour cause...mon emploi du temps s'est trouvé enrichi de nombreuses activités. J'ai retardé l'écriture du billet bilan de la rentrée 2011. J'aurais voulu celui-ci truffé d'images belles et colorées, illustrant ma victorieuse bataille avec mes aiguilles à tricoter m'amenant en quelques jours à peine à venir à bout de 6 pelotes! 

Des médaillons de mon visage où s'affichait insolemment un joli sourire...

Des anecdotes sur mon envie furieuse de partager de belles tranches de rigolades avec des amies longtemps perdues de vue et fraîchement retrouvées...

Mes progrès sur ma perception de moi-même et sur ma confiance en soi petit à petit retrouvée grâce au travail mené avec un thérapeute...

Mon violon d'ingres avec lequel j'ai renoué, à savoir le chant...

Mes impressions sur mon programme de remise en forme du feu de dieu, entre marches bitumées, séances d'aquagym et trifouillages sur ma Wii-fit©...



Mais non, au lieu de tout ça, je vous écris de mon lit, dans de beaux mais de sales draps, percluse de douleurs, avec un satané et fichu # putain de bordel de merde de# mal de dos! Depuis plusieurs jours, la douleur de la sciatique est revenue de plus belle, comme si elle n'était jamais vraiment partie, mais se tapissait dans l'ombre, prête à me broyer de plus belle et à me pourrir mon quotidien. Huit mois de combat et de précaution, que j'ai presque l'impression d'avoir ruinés à cause d'une mauvaise posture, d'un mauvais geste. Je ne préfère pas rentrer dans les détails, tant l'évènement peut sembler risible! Alors de nouveau s'est mis en marche le système de l'absorption d'anti-douleurs, de décontractants musculaires et Cie...de nouveau, les nuits sans sommeil d'où l'on ressort avec l'impression d'être passée sous un camion...
Et de nouveau l'impression d'être un fardeau pour son entourage...

Cette sale impression d'un retour permanent à la case départ...Me voilà d'ailleurs engluée dans d'inextricables problèmes familiaux depuis quelques jours, et cela a sûrement compter pour beaucoup dans ce nouveau déraillement de la machine. J'ai été quelque peu happée par les évènements, par leur lourdeur à gérer, par mon sentiment de défaillance, d'impuissance et d'injustice.

Je pense qu'on est tous, ou qu'on a tous été, un jour, à des degrés divers, en prise avec des évènements complexes, qui nous ont laissés et nous imprègnent encore d'un sentiment tenace: celui d'être désemparé. Voilà un peu l'état d'esprit dans lequel je me suis trouvée ces derniers jours, et le contraste était si grand entre l'embryon de stabilité et d'optimisme que j'essayais précisément d'imprimer à ma vie à ce moment-là, que la tension a été trop grande. Elle m'a été pour ainsi dire fatale.

Mon corps, soumis à une trop grande pression, a lâché.

Je sais maintenant qu'il n'y a pas de fatalité. Je ne me pense pas condamnée à souffrir de façon chronique et continue de douleurs lombaires. Il m'appartient aujourd'hui, de retrouver un peu de prise sur moi-même, sur ma façon de réagir par rapport à l'incertitude, sur le sort qui peut s'abattre et s'acharner contre les gens que j'aime. La situation ne s'en trouvera pas améliorer, mais mon état de santé (tant moral que physique), lui, ne s'en portera pas plus mal.

Je vais profiter de ce dimanche pluvieux qui s'annonce pour voir le verre à moitié plein: en dépit des douleurs constantes, je vais retrouver le calme ouaté de ma chambre, m'emmitoufler dans des couvertures, et lire et m'évader au loin...loin de cette situation étouffante..

Certes, il ne sera pas évident de tourner les pages, ou de se saisir d'un bouquin placé sur ma table de chevet,  dans la mesure où chaque changement de position même infime, manque de peu de m'arracher des larmes et me fait maudire ce corps qui est le mien, mais ce corps fait tout ce qu'il peut pour m'envoyer des avertissements: à trop tirer sur la corde, elle finit par rompre!
Il faut que j'arrête de trop exiger de moi-même (en voulant me rétablir à tout prix en un temps record et en fondant comme neige au soleil), et surtout il en va de ma survie et de mon équilibre personnel que j'arrête de me laisser déborder par la détresse des autres. Je ne peux ni les aider, ni les sauver si je ne commence pas par m'aider un peu moi-même, et à me montrer plus bienveillante!

Je lutte contre la morosité et l'inertie verlainienne, qui aurait tôt fait de m'envahir et de me submerger. Je pense aux belles ballades qui m'attendent dès que mon dos sera rétabli, que l'automne aura pris ses aises et recouvert d'un beau manteau bordeau les ruelles et campagnes environnantes.

Merci chicas pour vos messages ponctuels.

crédits photos; 2e photo: praisephylli.com 

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