7.3.11

L'IVG des mineurs

 A l'approche du 8 mars, journée internationale de la femme, les rédactions de France et de Navarre se turlupinent pour trouver des sujets évoquant de près ou de loin les droits et devoirs du Sexe Faible.

Aujourd'hui, à la Une "la Hausse du nombre d'IVG pratiqué par les Femmes Mineures en France".

Alors que le nombre global d'IVG ne connaît pas d'infléchissement conséquent, on remarque un phénomène qui peut paraître inquiétant, à savoir la hausse du nombre de jeunes femmes de moins de 18 ans, concernées par cet acte médical.




Trente-six ans après l'adoption de la loi Veil, dix ans après la loi Aubry qui a rallongé le délai légal d'intervention de 10 à 12 semaines et supprimé l'autorisation parentale pour les mineures, le sujet reste sensible. 
237.000 IVG ont été réalisées en France en 2009 et, précise le gynécologue, «selon les derniers chiffres, les IVG sont en hausse chez les femmes de moins de 25 ans. Environ 15.000 sont pratiqués tous les ans sur des mineures».
Environ 4500 adolescentes donnent naissance à un enfant chaque année en France. Ces grossesses menées à terme, désirées ou non, et dont le nombre est désormais stable, suscitent toujours un grand désarroi. 
Source  Anne Leclair Pour le Figaro Art.  du 7/03/2011

Il existe en France, une vrai gêne, un malaise social à évoquer l'avortement et a fortiori la vie sexuelle des jeunes générations. Pour ma part, je trouve qu'il y a une  hypocrisie flagrante autour de la question. Alors que la majorité sexuelle en France est fixée à 15 ans, il n'y a pas à proprement parler de réflexion amorcée autour d'une réelle éducation sexuelle des futurs Casanova, Juliette et Roméo des cours de collège et de lycée.

C'est dans les années '70 que l'éducation sexuelle fait son entrée dans les programmes. 

En 1973, le Ministère de l'Education Nationale statue sur le rôle d'information qu'elle occupera par rapport à l'enfant, par le biais de "la circulaire Fontanet". Cette information revêt un caractère essentiellement scientifique et hygiènique. Des cours se mettent en place, à la faveur du bon vouloir des chefs d'établissment...c'est à dire de façon totalement aléatoire.

En 1985, la "circulaire Chevènement" introduit l'enseignement et la sensibilisation à la sexualité dès le primaire. Mais là encore, cela est rarement suivi d'effets. Nos chères têtes blondes n'ont vraisemblablement pas besoin d'être tenus informés, de recevoir un discours distancié et raisonnable sur la Question, elles sont déjà exposées aux pages de publicités vantant les mérites de yaourt avec des Naïades en plein orgasme...un décryptage est totalement malvenu...

Puis dans les années '90,  le spectre du Sida remet les pendules à l'heure, une nouvelle circulaire, de 1998 cette fois-ci, instaure une information obligatoire sur la prévention du Sida, et une éducation à la sexualité à toutes les classes de 4e et de 3e.

Aux textes de loi manquent souvent des politiques volontaristes des chefs d'établissement, qui ne veulent pas se mettre à dos les comités de parents d'élèves un peu moins ouverts sur la question.
Et c'est ainsi, que les adultes en lien direct avec les adolescents, se renvoient ils la balle sur ce sujet épineux. L'adolescent, en est donc venu à échafauder ses propres raisonnements, stratégies, idées sur la Chose, et a faire ses premières expériences...

Je trouve donc bien hypocrite et irresponsable de la part de notre société dans son ensemble d'autoriser une sexualité "clandestine"/sous le manteau à des mineurs, tout en ne donnant pas tous les éléments nécessaires à sa réalisation (information sur les risques liés aux différentes MST, au SIDA, aux grossesses non désirées). Loin de moi l'idée de vouloir encourager à tout prix ces pratiques! J'ai pour ma part une petite soeur adolescente, et j'ai des sueurs froides à chaque fois que je devinne qu'elle s'est mis du gloss et du vernis à ongle..de peur qu'un mini Justin Bieber ne jette son dévolu sur elle et ne me l'enlève à tout jamais! 

Mais il me semble que dans tout ce débat, il y a une donnée initialement faussée. On ne peut pas dire à jeune à qui on a ouvert une porte sur un autre monde, avec force panneaux signalétiques (pubs, films, clips, jeux vidéo) qu'en fait, il ne peut pas pénétrer dans l'autre monde, sans parfois en payer le prix!


Bien évidemment, on ne peut pas tout demander à l'Education Nationale, dont le rôle n'est pas d'éduquer mais d'instruire. Mais dans ce cas précis, ne devrait elle pas plus épauler les parents, qui ont souvent tendance à éluder la question de leur progéniture sur la question?

Pour en savoir plus:
 le site de fil sante jeune

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