4.9.11

Le sourire de PULVAR - mais moi, je vais me COUCHER

    Samedi dernier, comme beaucoup, je suppose, j'étais scotchée devant mon écran, et devant le retour cathodique d'On n'est pas couché.
L'équipe a été remaniée. On doit toujours subir l'indigence et les rires de hyènes de Ruquier, qui reste maître à bord, après avoir jeté avec l'eau du bain les chroniqueurs Eric Zemmour et Naulleau. Si l'on s'était quelque peu habitué aux saillies des deux comparses, le cynisme et l'anti-conformisme à tout crin de Zemmour avait fini par donner la nausée.
Il semblait en effet à peine masquer un complexe d'infériorité et un mépris cinglant pour tout ce qui est de gauche, populaire, politiquement correct, voire même tout simplement correct et bon.

Zemmour me sortait un peu par les yeux. Et le jeu circassien auxquels se livraient politiques, apprenti-vedettes et essayistes, livrés en pâtures au feu des critiques du duo Zemmour/Naulleau pour le plus grand plaisir voyeuriste des spectateurs avaient fini par sérieusement me gâver.
La bonne vieille recette "du pain et des jeux" me semblait un peu éculée.

Les 2 Eric ont donc ont été remplacés en cette rentrée 2011, par un duo féminin composée d' Audrey Pulvar et de Natacha Polony. Le verbe et le visage de Polony ne m'étaient pas tout à fait inconnus: journaliste et essayiste, elle a connu un succès certain en 2005 et 2006 avec des papiers sur  la décrépitude de l'école. Je pense l'avoir vu sur le plateau de Ce soir ou jamais.

Quant à Pulvar, j'étais assez surprise, mais, au premier abord, pas mécontente de la trouver à ce poste. Pour ma part, j'avais une certaine défiance pour la journaliste, que je pensais être la caution noire de France 3. Une bobo parisienne antillaise percluse de bons sentiments.

Mais c'était jusqu'à ce que je tombe sur un autoportrait à l'occasion d'un salon de l'orientation, ainsi que sur sa chronique virulente à l'occasion du dérapage de l'héritier Guerlain sur le plateau d'Elise Lucie (dont, au passage, le timbre est particulièrement exaspérant):

les Entretiens de l'excellence 2009

Extrait chronique Pulvar- La Matinale, France Inter
en réaction à l'interview du 15 oct 2010 sur le plateau du 13H de France 2.

Sans l'intervention de Pulvar, personne n'aurait relevé, et cela n'aurait pas donné lieu à une polémique: défense de l'antisémitisme vs molesse de l'antiracisme négrophobe. La polémique est allée un peu loin, en poussant différents journalistes et sociologues à jacqueter sur l'abseeennnnce de racisme en France et sur la vacuité précise de la souffrance des Noirs de France...Après tout, ce n'est pas si grave! Et ça a conduit à ce genre de choses:

Samedi 5 mars 2011, Olivier Jay, rédacteur en chef du JDD s'exprime sur l'affaire Galiano et Guerlain
Merci à Ugly Sally d'avoir mis le doigt là-dessus!

Pulvar s'est distinguée au "Soir 3" par sa classe, sa beauté, son joli accent et son professionnalisme. Elle m'avait aussi marquée par ses interviews assez musclées du président de la République. Et je m'étais dit "enfin un bon exemple", "enfin une femme de tête à la peau d'ébène". C'était sans compter sans sa mise au placard des heures de grande écoute pour avoir officialiser sa relation avec un des ténors du PS.

J'attendais beaucoup du retour de Pulvar sur France 2. Et bien....j'ai failli m'endormir! J'ai peine à l'écrire car j'ai lu qu'une pluie de critiques s'était déjà abattue sur la nouvelle formule de l'émission. Mais, sans les 2 Eric et sans Lambert, l'émission perd un peu de son rythme, de sa cadence. J'ai trouvé l'ensemble un peu convenu, le nouveau duo cherche ses marques et n'est pas aidé par l'absence de relief et de charisme du sieur Ruquier. Le plateau d'invités n'était pas non plus très funky...ce qui n'aidait en rien l'émission à décoller!

L'intervention de Martin Spoltès, venu défendre son roman fictionnalisé s'inspirant de l'affaire du gang des Barbares a relevé un peu le débat. Aubry était affligeante de démagogie, Colonel Reyel brillait par son manque d'assurance et de vocabulaire face à un auditoire composé exclusivement d'adultes, le duo Deutch-Doutey était trop dissymétrique.

Ah si, il y a bien un moment savoureux à mes yeux, lorsqu'Aubry s'emporte sur les rumeurs et assène à Ruguier, grosso modo, je cite de mémoire " monsieur ruquier, on m'a dit que vous étiez hétérosexuel, de droite et de surcroit drôle. Je crois qu'il ne faut pas toujours croire les on-dits".

J'espère simplement que la formule n'en est qu'à ses débuts et que l'alchimie va opérer sur les prochains plateaux. Il serait triste que la voix d'Audrey s'éteigne une nouvelle fois, et que l'on soit privé d'une femme exemplaire...

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire