21.5.12

Acceptation et Renoncement - Mon corps et moi, on ne s'aime pas



Celles qui passent de temps en temps sur le blog ont du s'apercevoir que je lui avais fait subir un petit lifting. Si c'était aussi simple et facile avec nos propres corps, je crois qu'on ressemblerait toutes à des Kate Moss ou Dita Von Teese! Malheureusement, il n'en est rien. Et c'est bien ce qui me désole!

Alexis Pplume: une mytho de la minceur?


En parcourant mon blog avec un oeil qui se voulait objectif, je me suis rendue compte qu'entre faits et discours j'étais pleine de paradoxes. A plus d'un an d'anniversaire du blog, et un objectif affiché de moins 15 kilos en un an, on peut affirmer que je suis une bloggeuse frauduleuse. Je dirais même plus "une grosse mytho de la souris"!

En frontispice du blog, on a pu lire pendant un temps
  • Journal de bord d'un rééquilibrage alimentaire
  • Moins 15 kilos en un an
  • Reprise en main sociale et professionnelle


Bilan, et résultat des courses à plus d'un an:

  • Pas un gramme de perdu (sur le long terme, car j'avais quand même réussi à perdre jusqu'à 4 kilos au printemps, puis à tout reprendre en un mois)
  • Une vie sociale encore pas folichone, même s'il y a du progrès (mais avec tout de même un petit noir à la terrasse d'un café de temps en temps avec une copine, un repas à l'extérieur de-ci delà)
  • Une garde robe qui lorgne encore et toujours vers le 48- 50, voire même 52 pour certains pantalons.

Les problèmes de poids: Une histoire personnelle mal digérée


             Rome ne s'est pas faite en un jour, et mes problèmes de poids ne datent pas d'hier. Je pense même que ça fait facilement près de 20 ans, que je me traîne telle un boulet mes problèmes pondéraux.
Mais je fais une fixation là-dessus depuis mes 16 ans, c'est à dire, depuis...X années. A cette époque, j'ai perdu autour de 12 kilos, mais rien à voir avec une question de volonté, je me débattais tout simplement contre des gros problèmes de dépression, et de mal-être (comme beaucoup d'ados finalement).
           Pour en rajouter une couche, ma famille connaissait d'importants problèmes financiers à ce moment-là. Je n'avais aucun mérite à ne pas manger: IL N'Y AVAIT RIEN A MANGER CHEZ MOI à cette époque-là. Je garde de cette période un sentiment très étrange: une acuité des sensations mêlée à une brume de souvenirs. Les jours, en effet, se ressemblaient tristement:

  •  une mère qui pleure toutes les larmes de son corps, 
  • une impression d'apocalypse imminente, avec des objets apportés au prêteur sur gage (qui nous a fait gagner quelques semaines), des meubles démontés en prévision de la venue imminente de l'huissier
  • la faim qui tenaille et affaiblit (mais qu'on se plaît presque à accueillir, car au moins c'est une preuve qu'on est encore vivant)
  • la honte d'être dans cette situation d'indigence
  • un sentiment d'impuissance (trouver un travail pour aider la famille, mais où chercher? Quoi faire?)
  • la colère contre ces crétins d'adultes, pas fichus de nous protéger, les enfants...
           Finalement, expulsion il y eu. Accueil en urgence en appart' pour la famille. Et départ en solo pour moi, pour ne plus avoir le sentiment d'être une charge, pour ne plus être à ce point exposée...( j'abrège, et fais beaucoup de raccourcis)

Je me suis bien fourvoyée. Car comment ne pas être plus exposée qu'en étant une jeune ado de 16 ans, à la rue?

J'ai fait la fière, et dormi dans des cages d'escaliers dans les premiers temps, avant de ne pouvoir faire jouer mon réseau d'amis du lycée, qui m'ont accueilli chez eux à tour de rôle. J'ai ainsi pu patienter avant d'être intégré dans un  internat.

            Stabilisée, j'ai recommencé à manger normalement (enfin trois repas par jour). Mais à partir de là, plus rien n'a pu être comme avant. Mon corps  a été marqué par la sensation de manque...et j'ai commencé insidueusement à grossir. La prise de poids n'a pas été spectaculaire, mais elle ne s'est jamais démenti au fil des années.

Et je suis passé d'une ado boulotte, à une ado qu'on soupçonnait d'anorexie, à une adulte en forme, et aujourd'hui une adulte obèse.

Aujourd'hui adulte, j'essaie vraiment de reprendre le contrôle de ma vie, en cessant de jouer les victimes, et en ayant toujours la tête dans le rétro, à regarder les belles et fastes années de mon passé. 
Tout ça, ce n'est que le miroir déformant de mon cerveau rêveur qui s'amuse à me jouer des tours. 
Les belles années n'ont jamais vraiment eu lieu. Si jeune adulte, j'avais un corps de rêve, c'est aussi et surtout que je m'astreignais à des privations ascétiques pour me payer mes bouquins de cours, en prépa. Rien de bien folichon là dedans.

Mes vergetures et les sillons qu'elles forment sur ma peau ne sont que le résultat de mon incapacité à assumer ce passé, mes choix, mes désirs...en gros mes émotions.
Je me prends à les détester, à haïr l'image que me renvoie aujourd'hui mon miroir. 

Il flotte sévère, et j'ai envie de me réchauffer un peu l'humeur, j'ai donc ressorti une photo de vacances

L'envie d'aller de l'avant: le poids n'est pas si important


La semaine dernière, une chose m'a frappée: j'ai vu de l'autre côté de ce fameux miroir un succédané de ma mère à 35 ans: même port, même taillle, même gestuelle, mêmes épaules tombantes et même cambrure de reins à faire pâlir tout ostéopathe (des sous à se faire!!!). Et c'est donc à ce moment là que je me suis juré à moi-même d'arrêter là toute tentative de ressemblance et que la plaisanterie avait assez duré.

Je ne suis pas Elle.
Je ne dois pas me complaire dans un statut de victime.
Je dois tenter de voir et de valoriser ce qu'il y a de bien en moi.
J'ai de la valeur.
Je suis quelqu'un de bien.
Je dois me battre contre mes propres automatismes pour continuer d'avancer dans la vie.
Je suis capable d'aimer et d'être aimée pour ce que je suis.
Je ne dois pas me sentir coupable du fait qu'elle ait une vie pathétique et difficile.
Je ne suis responsable, aujourd'hui, que de moi-même, et c'est déjà pas mal!

Chacun est artisan de sa propre vie. 

Ça s'est du gros billet à la Freud! Mais je crois que ça fait un moment que j'ai envie de coucher sur le papier (ou plutôt sur l'écran) ce genre de choses, pour les partager et m'en délester.

Si passe par là une autre personne qui est en prise avec des problèmes de poids, ou d'estime de soi, qui menacent sa santé, et entravent grandement sa vie au quotidien, qu'elle soit blanche, rouge, noire, jaune, invertébrée ou hermaphrodite, qu'elle n'hésite surtout pas à laisser ici quelques mots!

Je sais que pour ma part, ça m'avait fait du bien de lire d'autres bloggeuses et leur itinéraire!

A bon entendeur, salut! 


 


4 commentaires:

  1. Tes mots sont durs envers toi même, mais tu as fait beaucoup de chemin à te lire! continue ainsi :)

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  2. oui, je ne suis pas très bienveillante vis à vis de moi-même. Mais je travaille là dessus.

    Merci pour tes encouragements!

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  3. Je n'ai pas de soucis de poids mais je suis touchée par ton histoire. Je te souhaite bon courage et quand tu auras le blues, quand tu ne te sentiras pas bien, relis ce billet pour te rappeler tes objectifs.

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  4. @ Arcamenel
    Merci d'avoir laissé un commentaire! J'ai souvent tendance, aujourd'hui, à me détourner de mon objectif initial, par manque de confiance en moi.
    Mais c'est en écrivant ce billet, et en parlant avec mes amis que je me rends compte que j'ai fait du chemin, et que j'ai en moi plus de force que je ne l'imagine.
    Je relirai ce billet, dès que je me sentirai en train de flancher!
    Des bises

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