Cette semaine j'ai fait les soldes (oui, oui, j'ai fait comme toutes les dindes hystériques de l'hexagone à la recherche d'un bout de tissu seyant, bouhou!! pas bien!). Mais c'était Histoire de constituer mon réapprovisionnement en vêtements bien amples et confortables dans lesquels je puisse transpirer tout mon saoul, bouger, m'asseoir, lire, marcher...vivre en somme.
J'ai tenté une première virée en centre ville. Mais la radinerie étant mon signe de distinction, j'ai préféré m'engouffrer dans des boutiques de vêtements à bas prix (entendez mal coupés, à moins de 10 voire de 20 € pour les pièces les plus "trendy", et probablement confectionnés par des ouvrières manchottes et cyclopes ou par des enfants de lointaines contrées asiatiques à qui l'on propose 1 € par jour pour seul salaire). Ce qui devait arriver arriva: soit je me suis escrimée à vouloir faire rentrer les vagues de mes bourrelets ou mes boudins de bras au travers d'orifices minuscules, soit ô miracle mon intangible postérieur et mon imposante poitrine parvenaient à se parer de tissus à motif fleuri...et c'était donc affreusement ridicule!
Point de crise de larmes, ni de crise narcissique, juste un ravalement de fierté mâtinée d'une pointe de déception et un nouveau faisceau d'indices me prouvant que décidément, il fallait vraiment faire quelque chose avant d'être condamnée à tout jamais à arpenter les rayons très grandes tailles, belles et ronde et spéciale maternité des différentes enseignes de prêt à porter féminins que j'allais croiser sur ma route.
Pas de Zara, Camaieu, ni Mango pour moi cette année. Je savais que je risquais d'essuyer sur place bien des déconvenues. Et vu ma carrure et mon allure, on risquerait de me prendre là-bas au mieux pour le vigile "femme" de service (et oui, depuis plusieurs mois, je suis abonnée au noir, je joue aux Men In Black, alors mon habit de service n'est pas si loin des austères costumes de chasseurs de tête) ou pire pour la mama femme de ménage qui fait du zèle, et s'est planqué les pièces les plus larges dans un coin du magasin.
Bon, j'ai bien essayé une boutique standard, mais je suis tombée en émoi devant une robe fort sympathique que j'ai essayé en L. J'ai eu le malheur de demander à la vendeuse la taille au-dessus, et un 1/4 d'heure plus tard, celle-ci revient, un peu gênée, en m'avouant, qu'ils ne sont pas sur ce marché-là, ils ne font pas la taille au dessus. Le rouge aux joues, je comprends que je me suis vraiment fourvoyée, et que j'ai l'air d'une baleine échouée sur une plage de galets fumants dans cette petite robe grise, dont je ne parviens pas à remonter la fermeture éclair. Je me rhabille en vitesse, sans demander mon reste.
Je me suis donc rabattue sur un magasin en zone industrielle, j'ai nommé KIABI. Par expérience, je savais que les stylistes concepteurs des collections été comme hiver avaient une vision large de la femme et surtout de sa silhouette. Et je me suis aussi dit qu'au pire, je pourrais toujours errer dans le rayon grande taille, tout en priant pour ne pas avoir à y mettre ne serait-ce qu'un orteil!
Voilà donc mon butin, mon trésor de guerre! J'ai choisi quelques couleurs: un peu de rose, une pointe de turquoise, du beige, du gris (et oui, la tendance color block, cette année, ne passera définitivement pas par moi) et bien évidemment du marron et du noir. Chemises, blouses, pantalon, corsaires, et même lingerie. J'ai trouvé là-bas mon bonheur. J'ai snobé les imprimés fleuris, les pois et autre motif burberry, la vue sur moi d'un motif autre que des lignes horizontales me donne envie de vomir!
J'ai donc dans mon dressing de nouvelles pièces, qui viennent remplacer, au bas mot une demi-tonne de vêtements devenus trop petits ou bien des rescapés indémodables et extensibles à l'infini qui me suivent depuis près de 10 ans, mais que je me suis raisonnée à finir par donner à une collecte de vêtements. Dans mes nouvelles pièces, il y a un débardeur taille 38-40, le dieu des essayages a tenté de se montrer clément avec moi au moment où je me suis hélitroyée à l'intérieur (?) mais il y a aussi et surtout une majorité de pièces en 46-48 voire un franc 48 pour certains pantalons.
La Culotte de la discorde |
Et je suis loin d'avoir de la marge en les enfilant, ce qui n'était pas le cas l'année dernière, alors que je préparais un voyage important et étais à la recherche de treillis...j'avais opté pour des 46-48 que je faisais tenir avec une ceinture, cette année ces mêmes vêtements ont bien du mal à contenir toute ma "belly".
Alors, oui, me direz-vous, rien de nouveau sous le soleil. Ce blog a été conçu dans un éclair de prise de conscience: trop de poids, trop de maux, trop plein, trop c'est trop/ Il fallait stopper l'escalade vertigineuse de mon poids...qui a encore gravi un échelon avec le pallier 90 kgs. Mais un 48, c'est approximativement 10 tailles de vêtements gagnées en 7 ans (et de préciser Zéro GROSSESSE pendant toute cette période)...
Ce sont des kilos de frustration, des émotions refoulées et emmagasinées dans mon corps, des centaines d'heures passées à ressasser, ou à anticiper sur des échecs, des demi-victoires, des problèmes d'argent, une orientation professionnelle, un chemin de vie. Des dizaines, voire même plutôt des centaines de crises où j'engloutis toute sorte de nourriture, sombrant et me livrant de façon addictive à ce que j'allais plus tard comprendre être de l'hyperphagie.
A bientôt 30 ans, j'ai 20 voire 30 kilos en trop, qui m'empêchent d'aller de l'avant, et me tirent vers le bas, en se faisant le témoin de mon peu d'attrait et de valeur sociale...malgré mes diplômes, la construction de ma vie de couple, ...à côté de ça, je n'ai rien construit qui me permette de me définir, et qui me tienne à coeur. RIEN, si ce n'est cette armure faite de graisse et de sang. Un ersatz de rempart contre les autres et les désillusions et les souffrances qu'ils peuvent causer...
(...)
Et je vois tout ça, dans une petite culotte et un corsaire taille 48!
Je sais, j'ai l'imagination débordante, et surtout l'association d'idées désarmante de pessimisme! c'est pas moi qui le dit, c'est ma psy! (mais ça, ça fera l'objet d'un prochain billet)
Plus que jamais le rééquilibrage alimentaire doit pour moi s'amorcer! Au risque de m'étouffer sous le poids de ma graisse et de ma solitude grandissante...
Bon courage à toi.
RépondreSupprimerJe vais suivre ton blog.
Merci, merci! :-)
RépondreSupprimerC hallucinant mais je me reconnais dans la lecture de ton blog ! pour c pareil ce fameux 46/48 qui me suit sans grossesse... à partir de lundi c fini !! je m'y met sérieusement !!!
RépondreSupprimerMoi, c'est ma grossesse de l'an dernier qui m'a aidé tranquillement à maigrir. Eh oui ! Avec une vésicule anxieuse et un diabète de grossesse, durant les neuf mois, j'ai perdu 13 kilos. Aux jours d'aujourd'hui, me reste à continuer... mais c'est plus difficile !
RépondreSupprimerAlors ça, c'est du vécu ! Bonne chance à toi dans ta guerre contre les kilos ! J'avais à peu près le même objectif que toi (perdre 17kg en 1 an), j'en ai perdu 16 en 7 mois et sans me prendre la tête, comme quoi tout est possible !
RépondreSupprimerMerci beaucoup les filles pour vos contributions!
RépondreSupprimer@ Lucille: merci beaucoup d'être passée par là. La lecture de ton blog et de tes avancées m'avaient soulagée: et oui, perdre du poids sans s'affamer paraissait possible! Plus que 3 minuscules kilos et c'est dans la poche
@ Suzy Wong: Toutes mes condoléances pour ton paternel. J'espère que tu trouveras l'apaisement dans l'amour de ton fils...Ma foi, ça fait froid dans le dos ces histoires de problèmes de santé liés à la grossesse...Mais comme on dit, finalement le négatif peut se transformer en positif
@ Ptite Miss Cacahuète: Super d'être revenue dans la blogosphère et félicitation pour ta palme de blog du mois sur Cosmo on ligne
@ Leeman Amet: j'ai un micro budget cosmétique, mais j'irai faire un tour sur ton blog pour me tenir au courant des nouveautés!