12.5.18

Comment j'ai perdu 30 kilos

Source: blackdoctor.com


Flash-back 1: Ronde comme une bille et lourde comme un tank, je me revois monter péniblement sur la balance en juin 2016 pour voir s'afficher le fatidique chiffre de 104 kilos. Petit frémissement de honte, mais il y a plus important à gérer que mes états d'âme de midinette bouffie à ce moment-là: mes contractions pour faire sortir mon petit précieux, et je prie pour que malgré mon surpoids l'injection de péridurale se passe bien. J'ai en effet entendu dire que pour les femmes en surpoids la péridurale pouvait moins bien fonctionner....4 heures plus tard, je prends dans les bras le nouvel amour de ma vie.

Flash back 2: Octobre 2017, j'ai repris le travail après plus d'un an aux côtés de mon fils, une année riche en enseignements, et chiche en repos. Je lui ai dédié mon temps, mon esprit, mon corps, mon sommeil, mon décolleté (allaitement long de 12 mois) et depuis septembre je l'ai confié à une crèche pour un travail salarié à temps plein. Je culpabilise d'être loin de lui, d'être moins efficace au travail, assez stressant à ce moment-là. Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais je glisse vers le burn-out ( parental, professionnel) consécutif d'une grosse pression que je me suis mise pour " retrouver  ma vie d'avant". Je fonds en larmes chez le médecin, il m'extirpe quelques informations, il m'examine pour évaluer ma tension, je monte sur la balance à disposition 74 kilos.

Petit coup de massue: j'ai perdu 30 kilos en un peu plus d'un an.

Mais je n'avais pris pour ma grossesse "que" 14 kilos.



Si je dois faire le bilan de cette perte de poids, je dirais que les nuits hachées y sont peut-être quelque chose ( jusqu'à 8 réveils par nuit pendant des mois et des mois), mais je crois surtout que l'amour pour mon loulou, et l'allaitement m'ont amenée  à "tout" donner pour lui. Faire religieusement attention à ce que je mangeais pour qu'il n'y ait pas trop de cochonneries dans mon lait maternel, acheter beaucoup de légumes et moins de produits raffinés...J'ai tenu pour lui tout le long de l'allaitement. Je ne me suis pas vue perdre tout ce poids. J'avoue que c'était un objectif au départ après l'accouchement, mais ensuite j'étais prise dans l'action avec mon bébé, et ce n'était plus une priorité, JE N'ETAIS PLUS UNE PRIORITE à mes propres yeux.

Et puis la pression au travail, avec des repas pris sur le pouce ( quand repas il y avait) m'ont coupé l'appétit, m'ont éteinte, et tout devenait laborieux, difficile, y compris se faire à manger. Alors j'ai fondu, rapidement en un mois j'ai perdu 3 kilos. 3 kilos qui m'ont permis de passer sous la barre des 30 kilos.

C'était un objectif énorme, mais je n'arrivais même pas à m'en réjouir croulant sous le poids de la tristesse et de la fatigue....J'ai envisagé la démission à ce moment-là pour revenir à une autre vie. Mais finalement mon "orgueil" et le peu de perspective financière ont fait que j'ai reprise le chemin du travail.

Aujourd'hui avec ce même travail, j'ai repris 5 kilos. A force de snacks, de repas engloutis à la va vite, de viennoiseries mangées en cachette avant de récupérer mon fils, à force de rage, de honte et de dépit, à force de ne plus savoir très bien où est ma place.
Mais ces fringales, goinfreries ne m’apaisent plus comme elles le faisaient avant. D'autant que je suis triste de donner ce spectacle de gloutonnerie à mon enfant. Je ne veux plus continuer à dévorer sans queue ni tête, et à me laisser submerger ainsi systématiquement par mes émotions ( je suis une mangeuse compulsionnelle). Je sais aujourd'hui que l'on peut perdre du poids, et maintenir un poids juste avec non pas des recettes miracles mais du bon sens.

Inclure une bonne portion de légumes ( frais si possible, mais en conserve ça passe aussi), et ne pas manger au delà de sa faim...La faim biologique, pas la faim culturelle ( finis ton assiette, mange entrée-plat-dessert) ni la "faim marketing" ( j'ai envie d'un Magnum après avoir vu 4 pubs vantant le plaisir procuré par l'ingestion des glaces).

Tout le temps où j'étais avec mon fils, je n'ai eu aucune activité physique à proprement parler ( pas de mode de garde, pas d'argent pour m'inscrire en salle, pas d'argent pour une asso, pas disponible pour les temps sportifs gratuits organisés par la ville), mais je le promenais en poussette, on sortait presque tous les jours, je le tenais à bout de bras plusieurs heures quotidiennement nuit et jour. Mon corps a donc connu une " fonte" rapide, et est marqué par d'immenses vergetures à peu près partout. Je n'ai plus de muscles, mais des membres flasques.

Pour lui, pour moi, pour mon amoureux, je veux essayer de retrouver un peu plus de bon sens, et me remettre en mouvement.....Vers un autre travail ( mon contrat s'achevant dans 4 mois), vers une vie plus active, plus saine, plus respectueuse de mes aspirations, et de mon envie d'être utile. 

Bien qu'ayant perdu beaucoup de poids ( mon poids en début de grossesse était de 89, aujourd'hui je suis autour de 76/77 kilos), je continue à porter des vêtements de grossesse et d'allaitement ( surtout mes hauts), je continue à cacher mon ventre, qui est proéminent, et n'arrive pas à assumer mes rondeurs. 
Au travail, certain(e)s m'ont fait des remarques sur mon style vestimentaire m'enjoignant à m'acheter des vêtements ou critiquant mon absence de look tourné vers la mode, mais cette démarche n'est pas facile puisque j'ai presque systématiquement tendance à acheter pour mon fils ( toutes les mamans savent...). Lors de ma dernière session shopping pendant les soldes d'hiver 2017, j'ai fondu en larmes un samedi matin devant la vendeuse car je ne rentrais dans aucun des pantalons en soldes qu'elle me présentait pourtant affichés en 46-48 (enseigne Camaïeu). Elle m'a enjoint à rester positive, et à ne pas déserter les magasins, je finirai par trouver quelque chose adapté à ma morphologie.

Moralité la perte de poids ne fait pas tout, et ne rend pas nécessairement heureux. Elle doit être accompagnée pour des personnes comme moi d'un regard toujours bienveillant, et d'une prise de conscience de son corps. Il me semble que mon corps et moi n'avons toujours pas fait la paix, et nous ne faisons toujours pas cause commune. Je vais tenter de l'apprivoiser tout au long du prochain semestre 2017. Et j'espère que je commencerai la prochaine année, avec une énergie retrouvée.

Et vous, après votre grossesse ou un changement important dans votre vie ( déménagement, changement de travail, rupture amicale ou amoureuse), comment faites-vous pour gérer? Et pour trouver du temps pour vous?



PS- Flashback 3 : au moment de mon burn-out, climax d'une année finalement pour moi très difficile, j'ai cherché de l'aide non pas seulement auprès de mon médecin généraliste, mais également auprès d'un psychiatre qui a pignon sur rue à Grenoble. En 20 minutes, et face à mon manque criant de confiance en moi et ma grande fatigue, il m'a diagnostiquée " dépressive à vie", et que je devais prendre des anxiolytiques, antidépresseurs pour le restant de mes jours, car il n'était pas normal qu'un surcroît de stress au travail me plonge dans un tel état. Je suis sortie de cette consultation avec une armada d'ordonnances, minée  et abasourdie...J'ai failli prendre toutes ces cochonneries. Heureusement mon compagnon, mes amis, mon pharmacien homéopathe m'ont aidé à ne pas me jeter sur des solutions de facilité.
Je cite cet éminent praticien qui m'a marquée à vie: " vous pouvez faire du yoga, du sport de la méditation, mais c'est tout de même plus facile et simple de prendre un cachet au moment où vous vous brossez les dents pour aller mieux. On n'a pas tous une demi-heure à consacrer à tout ça. Vous pouvez aller ailleurs pour certains aspects du traitement comme la sophrologie, ou je peux tout prendre en charge ici. La guérison est une fusée à plusieurs étages, que je peux piloter pour vous".
Et c'est ainsi que l'on est devenu en France un des pays les plus consommateurs de médicaments.

Les antidépresseurs prescrits avaient comme effet notoire de redonner l'appétit...J'ai enfoui la boîte au fond d'un tiroir....

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