13.3.16

Mon test du dépistage du diabète gestationnel - FAIT

Le succulent brevage à ingurgiter à jeûn..Mmiam
En début de semaine, j'ai du me rendre la mort dans l'âme dans un laboratoire d'analyses, pour procéder aux analyses mensuelles dans le cadre de la grossesse, agrémentée du petit plus spécial 5-6 mois (NFS plaquette, etc)...En prime du fait de ma bonne surcharge pondérale (comprendre un IMC supérieur à 32), j'ai du me soumettre au test du diabète gestationnel (= diabète de de grossesse).

Honnêtement, on ne mesure pas à quel point ce test peut être une réelle plaie pour les primipares.

On m'a enjoint de faire le test lors de ma consultation précédent l'amniocentèse il y a 10 jours. J'ai du attendre de rencontrer mon gynécologue habituel pour me faire expliquer la procédure (avaler d'une traite une solution de glucose, puis être ponctionnée de quelques micro-millilitres de sang pour voir comment mon organisme absorbe tout ce sucre).

Je suis arrivée groggy au laboratoire vers 7h45. Pas déjeuner, pas uriner. Pas les yeux en face des trous. Habituellement je ressors du labo, moins d'un quart d'heure plus tard. Là, il m'a fallu me fondre dans le décor, et je suis repartie avec quelques étoiles dans les yeux vers 10h30. Oui, oui, 10h30, soit presque 3h après y être arrivée.

Pour la petite histoire, j'ai du prendre un peu de temps pour tous les documents administratifs. J'ai en effet pris des renseignements sur les caryotypes que mon compagnon et moi devions passer, un peu avant l'amniocentèse. Au CHU, on nous avait en effet recommandé de faire les prélèvements tous les 2 en amont de celui du bébé. On a voulu tenter notre chance à notre laboratoire habituel, et j'ai bien failli me luxer la mâchoire lorsque la secrétaire m'a annoncé les conditions pratiquées dans son établissement:
- pas de prise en charge de la sécurité sociale, même en fournissant une ordonnance et une demande de consentement
- délai de 20 jours avant résultats ( ce qui me paraît honnête, puisque ce ne sont pas des analyses lambda)
- tarif de 1000€....
Initialement la secrétaire m'annonce un prix de 100€, puis retire ses lunettes, et confuse bredouille un..."heu, non désolée, je crois que chez nous, c'est en fait 1000€)...J'ai arrêté de respirer presque une minute entière....Dois-je rappeler qu'à ce moment-là, je n'avais toujours par uriner, ni avaler le moindre truc depuis 12h. J'ai du faire preuve de beaucoup de self-contrôle pour ne pas me liquéfier, et perdre des liquides par tous les orifices de mon corps....La pensée du "ma pauvre fille, trop pauvre pour ne pas pouvoir assurer pour les 1ers temps de ton bébé"....J'ai serré les fesses et les dents, et me suis posée dans le hall d'accueil du laboratoire pour reprendre mes esprits...Ces 2000€, c'est sûr, my man et moi, on ne les a pas. Il va nous falloir faire une quête auprès des beaux-parents, si tout ça se confirme....

Un laborantin m'a tiré de mes divagations pour me conduire en salle de prélèvement. Là, j'ai été sommée de boire tout le contenu d'une bouteille qui m'a paru énorme, et dans laquelle il avait pris le temps de mettre une paille. Benoîtement, je lui demande où sont le verre, et l'eau pour diluer une partie du breuvage qu'il me tendait. Et là, il lève les yeux au ciel...."Mais enfin madame, il faut que vous buviez l'intégralité de la bouteille! Pour que le test soit probant!...Devant ma mine déconfite, et mes aspirations lentes, il me somme d'y aller plus franco..."Non, mais on n'a pas 5 minutes pour le test, si on ne veut pas fausser les résultats, il faut que vous ayez fini à 10h20, alors il faut boire plus vite, s'il vous plait!"
Je me suis donc mis à aspirer le sirop gluant, autour de 75 cl supposé citronné, qui pour moi, avait le goût de la mort (depuis la grossesse, je me dédie du sucre), tout en rotant de dégoût toutes les 15 secondes. A ce moment-là, j'ai l'impression de me trouver dans la peau d'un bizut, qui doit ingurgiter une substance inconnue, une mélasse infâme. Je manque de me trouver mal. Pris de pitié, mon finalement gentil bourreau me propose une cuvette pour vomir, et un demi-verre d'eau ( format 20 cl, donc en fait quelques gouttes).
Il m'installe ensuite dans une micro-pièce dans laquelle trône un fauteuil de dentiste, et m'allume une micro-lumière. Il me prend quelques gouttes de sang, me propose une couverture, car il me voit (malgré mon teint chocolat) blêmir en quelques minutes. Il repassera dans quelques temps.

S'ensuit une attente qui me parait infinie. Je me sens confinée dans une pièce qui ressemble fort à un placard, j'ai soif et faim, et mon petit d'homme dans mon ventre me donne l'impression de jouer avec mes organes...Je ne reverrai plus mon laborantin, j'ai l'impression aux bruits qui me proviennent du couloir, qu'il y a beaucoup de monde qui défile au labo. Mais 60 min, puis 130 minutes plus tard, deux de ses collègues, qui me prennent encore quelques fioles de sang. J'ai l'impression qu'elle me prennent le peu d'énergie qui me reste. Je n'ai pas pris de lecture. Le livre que j'avais préparé est resté sur ma table. Tout ce que j'ai, ce sont mes échographies, mes échographies et mes ordonnances. Je scrute le profil de mon fils sur ces clichés radio en noir et blancs. Je me sens vraiment prise, envahies de bouffées d'amour, mais aussi d'inquiétude pour mon petit loup....Et si en plus des soucis déjà décelés, je développais ce satané diabète gestationnel, je pense que ce serait le pompon! Je souhaite encore protéger le plus possible mon petit d'homme...Je retiens donc ma respiration jusqu'à interprétation desdits résultats.
[....]
J'ai vu ma sage-femme 4 jours après, et elle m'a immédiatement rassurée, je n'ai pas développé de diabète, enceinte. Une menace de moins pour mon petit prince. En même temps, il me paraissait inconcevable d'avoir cette pathologie, au vu des rares moments où je mange des aliments sucrés.

Dans quelques jours, je ferai l'amniocentèse au CHU de Grenoble. Cet examen sera décisif pour la poursuite de ma grossesse. Gros enjeu, et déjà grosse frayeur.


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