28.8.13

Je suis mon propre chemin



Trois mois ont passé depuis que ma maladresse légendaire m'a amenée aux urgences pour cause de doigt sectionné. Je suis passée par à peu près tous les états émotionnels possibles et imaginables:


  • O rage, ô désespoir:
Putain de bordel de merde, de sacripou de sacripan...mais c'est bien à moi que ce genre de chose peut arriver! Je suis vraiment trop une quiche! Peur de déranger pour un petit bobo, peur d'aller voir le docteur, et de passer pour la fille qui s'affole pour rien.
Résultat des courses, des tendons sectionnés, une belle infection, surinfection, un passage au bloc entre les mains d'un chirurgien à peine sorti des jupes de sa nourice, et des ordonnances multiples d'anti-douleur et de kiné
  • Douleur quand tu nous tiens...et bien tu ne lâches plus
Wouahou! un réveil de bloc opératoire, ça claque. Ca te met dans les vapes. Ensuite les jours qui suivent semblent être des jours sans fin. Tu es arrêtée deux mois, pour te permettre de consolider les progrès que tu fais en kiné, et éviter que tu ne sabotes le travail effectué par le chirurgien. Tu es le boulet de service. Tu ne peux pas te servir un peu de dentifrice ou ouvrir un bocal toute seule
  • Eye of the tiger..
Tu te laisses sombrer, et aller au pessimisme le plus sommaire. Tu bazardes toutes tes bonnes résolutions (sport, physique de rêve, bienveillance avec ton corps). Tu bouffes comme une truie, tu gères tes émotions comme un glouton, tu dévores et engloutis ta frustration et tes peurs de rester sur le bas côté.

Tu te rends malheureuse. Tu ne vois pas d'issue favorable.

Tu rends malheureux ton amoureux, qui semble chercher à tout prix une porte de sortie. Il n'en peut plus de voir ta gueule...enfin il en a marre de la soupe à la grimace, et la chasse au moindre centime. Oui, parce qu'en plus du bonheur de se coltiner un boulet übersexy en robe de chambre toute la journée, il se farcit aussi une cindirella pauvre, qui galère à assumer ses dépenses médicales. 
Il ne se passe plus rien sous la couette, il casque niveau financier, il se serre la ceinture, et retrouve une porte blindée le soir avant de se coucher. Oui, au passage, tu connais les pires déboires avec ton vagin, qui a décidé de la ramener à ce moment là. Tu te chopes une espèce d’eczéma vulvaire, et tu vas déballer ton intimité dans la moitié des pharmacies de la ville, pour avoir un remède (car ton gynéco, que tu contactes en mai, ne peut pas te recevoir avant décembre...à ce moment là tu as envie de te pendre, tellement tu as mal).

Tu fous la merde dans ton couple. Tu pousses l'autre à bout.

Vous prenez un peu de recul. Tu pars vivre ailleurs quelque temps. Et là....

Et là, tu comprends à quel point tu as déconné. Tu réalises que tu t'es fait beaucoup de mal, et indirectement à lui aussi. Tu te dis que tu ne peux pas laisser cette histoire s'étioler comme ça, après 7 ans....dont bien 5 ans de complicité, et ensuite 2 années quand même difficile.

Tu décides qu'il est vraiment plus que temps que tu prennes soin de toi, et que tu ravives la flamme.
Tu fais le tri dans tes vêtements: tes jupes roses poudrées taille 38, alors que tu fais un taille 48, tu les portes dans un container, tu brûles tes culottes en coton pilou pilou, tu tries tes produits cosmétiques et vires tes rouges à lèvres yves rocher saison 2006, tu achètes quelques articles coquins, tu mets en place le plan reconquête.

Reconquête de soi, reconquête de l'homme...

Tu es dans la spirale "eye of the tiger"


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