127 HEURES, de l'ennui au vide

     Je pense que mon compagnon et faisons partis des rares personnes à encore louer des DVD! Lui s'en passerait bien, mais pour ma part, je crains de devoir être assignée pour téléchargement et visionnage de films abusifs. C'est dans ces situations typiques qu'il me dit que je ne suis pas assez funky, et que je devrais lâcher un peu du lest, voire détendre un peu mon string....Mais, bon, c'est là un autre débat!

         Au passage, l'un ou l'une d'entre vous est il déjà tombé (ou plutôt a t'il déjà céder au voyeurisme et regardé) sur l'émission Les français, l'amour et le sexe sur M6? Si au demeurant, la thématique n'a rien de bien exceptionnel pour la 6e chaîne, son traitement me laisse assez dubitative. Et nous avons déjà été hypnotisés et horrifiés par le comportement et la nonchalance de certains...

       Bref, l'autre jour, l'Homme me propose de visionner un film sur la nature, les grands espaces, qui ravivera sûrement des souvenirs communs, du temps où mon dos me permettait encore des escapades sauvages. Son choix s'est porté sur 127 HEURES. On avait vu il y a quelques mois Into the wild, et il me tardait de remettre le couvert. D'autant que l'acteur principal choisi par Danny Boyle, réalisateur entre autre de Slumdog Millionnaire (et c'est là que j'aurais du me méfier) n'était autre que le beau-l'unique-le ténébreux James Franco.

C'est donc avec un parti pris plus que positif que nous avons commencé à visionner la fameuse galette. J'étais d'autant plus enthousiaste qu'il me semblait que le film avait reçu diverses récompenses, notamment le prix d’interprétation du meilleur acteur pour Franco dans un festival indépendant. A n'en pas douter les paysages de grands espaces concourent à insuffler un peu de beauté et d'âme au film. Mais pour moi, son intérêt s'arrête là.

L'intrigue

Le personnage principal, dont j'ai déjà oublié le nom, alors que j'ai vu le film il y a 2 jours, est un trentenaire qui s'ennuie. Il décide sur un coup de tête de partir pour une randonnée en solo, sans avoir prévenu personne, pour satisfaire son envie et son besoin de liberté et d'indépendance. Vous vous en doutez, il y aura un hic et pas des moindres....il va rester coincé plusieurs jours durant dans une cavité d'une des multiples grottes de l'Utah sur lequel il avait jeté son dévolu. 

L'intérêt et le postulat du film repose sur le fait que le tout est tiré d'une histoire vraie...celle d'un homme qui a puisé en lui toutes les ressources nécessaires (forces mentales, physiques, courage) pour s'en sortir et se tirer d'un mauvais pas. Beaucoup d'entre nous à sa place n'auraient sûrement pas fait preuve d'autant de détermination et se seraient sûrement laissé dépérir.( Tout est réuni, en fait, pour aller à la pêche aux Oscars, là dedans).

Mon avis

Il n'empêche que j'ai été prise d'un profond ennui, la fin et  l'épilogue sont d'une tristesse (enfin pour moi, car une lecture au premier degré présente un happy end)! Bon alors tout ça pour montrer qu'un occidental égoïste peut aller risquer sa vie comme un crétin au milieu du désert, s'en sortir, ne trouver dans sa triste vie que de sens en se raccrochant à une image d'épinal de sa famille et de ses amours inachevées? Alors c'est ça le fin du fin cinématographique? On est censé applaudir à tout rompre?

Et bien, je suis désolée, mais ça a tendance à m'exaspérer au plus haut point! et le milliard de personnes qui s'échine et s'acharne dans des dizaines de pays du tiers monde, à endurer des souffrances bien comparables à celles qu'on nous présente, on leur consacre un film? A eux ainsi qu'à leur courage, à leur résistance physique alors que tout se ligue contre eux pour les faire plier, et les réduire en miette et en poussière?

Pour ma part, ce film m'a bien fait perdre mon temps, et je ne regrette pas de ne pas m'être déplacée en salle obscure pour une telle plongée dans la vacuité!

Et vous, des films encensés qui vous ont bien déçus, vous les compter sur les doigts d'une main? ou il faut ajouter aussi les doigts de pied?

crédits photos: allociné.fr