12.3.23

12.5.18

Comment j'ai perdu 30 kilos

Source: blackdoctor.com


Flash-back 1: Ronde comme une bille et lourde comme un tank, je me revois monter péniblement sur la balance en juin 2016 pour voir s'afficher le fatidique chiffre de 104 kilos. Petit frémissement de honte, mais il y a plus important à gérer que mes états d'âme de midinette bouffie à ce moment-là: mes contractions pour faire sortir mon petit précieux, et je prie pour que malgré mon surpoids l'injection de péridurale se passe bien. J'ai en effet entendu dire que pour les femmes en surpoids la péridurale pouvait moins bien fonctionner....4 heures plus tard, je prends dans les bras le nouvel amour de ma vie.

Flash back 2: Octobre 2017, j'ai repris le travail après plus d'un an aux côtés de mon fils, une année riche en enseignements, et chiche en repos. Je lui ai dédié mon temps, mon esprit, mon corps, mon sommeil, mon décolleté (allaitement long de 12 mois) et depuis septembre je l'ai confié à une crèche pour un travail salarié à temps plein. Je culpabilise d'être loin de lui, d'être moins efficace au travail, assez stressant à ce moment-là. Je ne m'en rends pas vraiment compte, mais je glisse vers le burn-out ( parental, professionnel) consécutif d'une grosse pression que je me suis mise pour " retrouver  ma vie d'avant". Je fonds en larmes chez le médecin, il m'extirpe quelques informations, il m'examine pour évaluer ma tension, je monte sur la balance à disposition 74 kilos.

Petit coup de massue: j'ai perdu 30 kilos en un peu plus d'un an.

Mais je n'avais pris pour ma grossesse "que" 14 kilos.



Si je dois faire le bilan de cette perte de poids, je dirais que les nuits hachées y sont peut-être quelque chose ( jusqu'à 8 réveils par nuit pendant des mois et des mois), mais je crois surtout que l'amour pour mon loulou, et l'allaitement m'ont amenée  à "tout" donner pour lui. Faire religieusement attention à ce que je mangeais pour qu'il n'y ait pas trop de cochonneries dans mon lait maternel, acheter beaucoup de légumes et moins de produits raffinés...J'ai tenu pour lui tout le long de l'allaitement. Je ne me suis pas vue perdre tout ce poids. J'avoue que c'était un objectif au départ après l'accouchement, mais ensuite j'étais prise dans l'action avec mon bébé, et ce n'était plus une priorité, JE N'ETAIS PLUS UNE PRIORITE à mes propres yeux.

Et puis la pression au travail, avec des repas pris sur le pouce ( quand repas il y avait) m'ont coupé l'appétit, m'ont éteinte, et tout devenait laborieux, difficile, y compris se faire à manger. Alors j'ai fondu, rapidement en un mois j'ai perdu 3 kilos. 3 kilos qui m'ont permis de passer sous la barre des 30 kilos.

C'était un objectif énorme, mais je n'arrivais même pas à m'en réjouir croulant sous le poids de la tristesse et de la fatigue....J'ai envisagé la démission à ce moment-là pour revenir à une autre vie. Mais finalement mon "orgueil" et le peu de perspective financière ont fait que j'ai reprise le chemin du travail.

Aujourd'hui avec ce même travail, j'ai repris 5 kilos. A force de snacks, de repas engloutis à la va vite, de viennoiseries mangées en cachette avant de récupérer mon fils, à force de rage, de honte et de dépit, à force de ne plus savoir très bien où est ma place.
Mais ces fringales, goinfreries ne m’apaisent plus comme elles le faisaient avant. D'autant que je suis triste de donner ce spectacle de gloutonnerie à mon enfant. Je ne veux plus continuer à dévorer sans queue ni tête, et à me laisser submerger ainsi systématiquement par mes émotions ( je suis une mangeuse compulsionnelle). Je sais aujourd'hui que l'on peut perdre du poids, et maintenir un poids juste avec non pas des recettes miracles mais du bon sens.

Inclure une bonne portion de légumes ( frais si possible, mais en conserve ça passe aussi), et ne pas manger au delà de sa faim...La faim biologique, pas la faim culturelle ( finis ton assiette, mange entrée-plat-dessert) ni la "faim marketing" ( j'ai envie d'un Magnum après avoir vu 4 pubs vantant le plaisir procuré par l'ingestion des glaces).

Tout le temps où j'étais avec mon fils, je n'ai eu aucune activité physique à proprement parler ( pas de mode de garde, pas d'argent pour m'inscrire en salle, pas d'argent pour une asso, pas disponible pour les temps sportifs gratuits organisés par la ville), mais je le promenais en poussette, on sortait presque tous les jours, je le tenais à bout de bras plusieurs heures quotidiennement nuit et jour. Mon corps a donc connu une " fonte" rapide, et est marqué par d'immenses vergetures à peu près partout. Je n'ai plus de muscles, mais des membres flasques.

Pour lui, pour moi, pour mon amoureux, je veux essayer de retrouver un peu plus de bon sens, et me remettre en mouvement.....Vers un autre travail ( mon contrat s'achevant dans 4 mois), vers une vie plus active, plus saine, plus respectueuse de mes aspirations, et de mon envie d'être utile. 

Bien qu'ayant perdu beaucoup de poids ( mon poids en début de grossesse était de 89, aujourd'hui je suis autour de 76/77 kilos), je continue à porter des vêtements de grossesse et d'allaitement ( surtout mes hauts), je continue à cacher mon ventre, qui est proéminent, et n'arrive pas à assumer mes rondeurs. 
Au travail, certain(e)s m'ont fait des remarques sur mon style vestimentaire m'enjoignant à m'acheter des vêtements ou critiquant mon absence de look tourné vers la mode, mais cette démarche n'est pas facile puisque j'ai presque systématiquement tendance à acheter pour mon fils ( toutes les mamans savent...). Lors de ma dernière session shopping pendant les soldes d'hiver 2017, j'ai fondu en larmes un samedi matin devant la vendeuse car je ne rentrais dans aucun des pantalons en soldes qu'elle me présentait pourtant affichés en 46-48 (enseigne Camaïeu). Elle m'a enjoint à rester positive, et à ne pas déserter les magasins, je finirai par trouver quelque chose adapté à ma morphologie.

Moralité la perte de poids ne fait pas tout, et ne rend pas nécessairement heureux. Elle doit être accompagnée pour des personnes comme moi d'un regard toujours bienveillant, et d'une prise de conscience de son corps. Il me semble que mon corps et moi n'avons toujours pas fait la paix, et nous ne faisons toujours pas cause commune. Je vais tenter de l'apprivoiser tout au long du prochain semestre 2017. Et j'espère que je commencerai la prochaine année, avec une énergie retrouvée.

Et vous, après votre grossesse ou un changement important dans votre vie ( déménagement, changement de travail, rupture amicale ou amoureuse), comment faites-vous pour gérer? Et pour trouver du temps pour vous?



PS- Flashback 3 : au moment de mon burn-out, climax d'une année finalement pour moi très difficile, j'ai cherché de l'aide non pas seulement auprès de mon médecin généraliste, mais également auprès d'un psychiatre qui a pignon sur rue à Grenoble. En 20 minutes, et face à mon manque criant de confiance en moi et ma grande fatigue, il m'a diagnostiquée " dépressive à vie", et que je devais prendre des anxiolytiques, antidépresseurs pour le restant de mes jours, car il n'était pas normal qu'un surcroît de stress au travail me plonge dans un tel état. Je suis sortie de cette consultation avec une armada d'ordonnances, minée  et abasourdie...J'ai failli prendre toutes ces cochonneries. Heureusement mon compagnon, mes amis, mon pharmacien homéopathe m'ont aidé à ne pas me jeter sur des solutions de facilité.
Je cite cet éminent praticien qui m'a marquée à vie: " vous pouvez faire du yoga, du sport de la méditation, mais c'est tout de même plus facile et simple de prendre un cachet au moment où vous vous brossez les dents pour aller mieux. On n'a pas tous une demi-heure à consacrer à tout ça. Vous pouvez aller ailleurs pour certains aspects du traitement comme la sophrologie, ou je peux tout prendre en charge ici. La guérison est une fusée à plusieurs étages, que je peux piloter pour vous".
Et c'est ainsi que l'on est devenu en France un des pays les plus consommateurs de médicaments.

Les antidépresseurs prescrits avaient comme effet notoire de redonner l'appétit...J'ai enfoui la boîte au fond d'un tiroir....

23.2.18

Si tu es noir(e), blanc, jaune, va voir Black Panther


Ladies and gentlemen,

Si je reviens vers vous, c'est sous l'effet de l'adrénaline, et de la bonne humeur que m'ont procurés le film Black Panther!

Black panther, un film à voir, ou à mettre dans les films à voir. 


Durant la projection, je me suis dit que j'aimerais montrer un jour ce film à mon fils...Même s'il est blanc comme neige! Je veux lui montrer qu'une vision artistique positive de personnes de couleur est possible! Qu'on peut se dire qu'être noir(e) ce n'est pas être une victime, une proie, mais cela peut s'apparenter à avoir en soi une grande force, une grande aura, et qu'on peut marcher la tête haute, et être fier de ses origines, même si on est dans une mauvaise passe, ou qu'on est dans une situation économiquement instable.

Mes 1eres impressions

Avant toutes choses, je ne peux que conseiller aux spectateurs de voir le film en VOST, version originale sous-titrée, sinon je crains le massacre. Je n'ai même pas visionné la bande annonce en VF, mais cette simple perspective me fait froid dans le dos.

A vrai dire, j'ai été un peu exaspérée par la voix, les intonations prises par les acteurs principaux! Ce que je me suis dit " mais ces quoi, ces voix d'africains exagérées?!?"...je ne suis allée qu'une fois en outre-mer, mais mon séjour m'a appris que les personnes originaires d'un même endroit avaient le même accent, les mêmes expressions...Je n'ai rien reconnu de tout ça, et j'avais le sentiment que les acteurs n'avaient pas eu le même coach vocal!

J'ai été aussi crispée, par les représentations des "noirs africains" que je trouvais carton pâte et extrêmement fourre-tout. J'avais l'impression d'avoir un éventail exhaustif de l'africanité, de stéréotypes de différentes tribus...

Mais ce n'était qu'une manière de poser le cadre, et a permis aux acteurs et au réalisateur de restituer une ambiance, car l'histoire se déroule dans l'univers Marvel, qui essaie lui-même d'ancrer ses narrations dans le temps présent ( tout en introduisant des monstres, des demi-dieux, et des supers pouvoirs à la pêle).


Des femmes noires, guerrières et héroïnes à part entière


Ensuite j'ai vraiment vibré pour les personnages féminins, Nakia ( l'alter ego féminin du héros),Shuri ( la petite soeur du héros T'Challa) et Okoye ( l'incroyable guerrière, que les aficionados de Walking dead auront peut-être reconnu  sans ses cheveux). Des femmes badass, des amazones, des guerrières et des femmes de tête, à l'aise avec les rôles que la société leur assigne, mais qui sont également tellement plus. Plus intelligentes, plus belles, plus drôles.
Je me suis dit à la sortie du film, que l'élan pro féministe du dernier Star wars ne pouvait pas supporter la comparaison, car il  me semblait narrativement plus faible, plus artificiel.

Un discours politique

Le film n'est pas un pamphlet politique, n'en déplaise à certains. C'est avant tout un divertissement. Mais il s'agit d'un film intelligent, qui se permet une critique de classe ( opprimés vs oppresseurs), qui revisite l'histoire des peuples noirs des Etats-unis et d'ailleurs, le tout avec cascades, rythme, une bonne bande son, et pas mal de 2nd degré.

Il ne révèlera pas des Marthin Luther King en puissance, mais s'il peut faire réfléchir certaines personnes, alors il aura tout gagner...

Ai-je dis que j'avais adoré la bande son?
Fait amusant, au moment du générique de fin, personne n'a quitté la salle. Nous étions tous happés par le mini-clip de fin...gracieux dans sa graphie, et puissant dans sa musique. Et grand bien nous a pris puisque le film n'était pas tout à fait terminé.

J'attends avec impatience la suite...


Et vous?

PS: j'ai peu parlé du héros T'challa, mais j'ai l'impression qu'il n'est pas vraiment le héros du film. Étrangement j'étais plutôt fascinée par Killmonger!
PS2: je ne suis pas une inconditionnelle des Marvels...je n'ai pas aimé Deadpool. Mais là, je suis bluffée, j'avoue.
PS3: je file, mon fils se réveille! Des bises à tous

11.6.17

1 an de toi



Il y a de cela un an, je vivais l'expérience la plus belle et la plus terrifiante qu'une jeune femme puisse connaître: donner la vie.

Tu m'as donné la force et le courage de vivre cette épreuve. Comme tu présentais des signes alarmants, toute ta naissance a été précipitée ( saignements abondants au lieu de la traditionnelle perte des eaux, peridurale express, signes de détresse cardiaque du foetus, menace de césarienne,  ocytocine à gogo, episio/forceps). Après que mon coeur se soit emballé, le tien a commencé à battre à l'extérieur de moi: quel soulagement.

On t'a posé sur mon coeur...Il a chaviré.

Depuis tout n'a pas été rose, loin de là. On est allé de rendez-vous médicaux en rendez-vous médicaux, pour déterminer si oui ou non tu étais atteint d'ostéogènese imparfaite, si tu te développerais normalement, si tu marcherais un jour.

Au milieu de tous ces points d'interrogation, pas facile de trouver sa place respective, de maman, de compagne, de compagnon. Mais avec ton papa, cela fait 365 jours ( et nuits) qu'on y met beaucoup du nôtre.

Tu as fait de moi une femme plus courageuse, plus terre à terre, plus inquiète, plus abordable, plus casanière, plus, plus, plus...Je suis depuis un an ta maman, et j'en suis tellement fière.

Tu es mon petit amour. Je ne conçois plus ma vie sans toi.

Maman d'un bébé métisse, maman d'un bébé pensé comme différent, maman d'un petit combattant...J'espère t'accompagner encore longtemps dans toutes les jolies découvertes qu'offre la vie.