29.1.12

Prêt à jeter: l'obsolescence programmée expliquée par A+B




   Vous pestez contre vos ampoules basse consommation censées durer 8 ans, qui déclarent forfait au bout de 2 ans? contre vos bas en nylon garantis super résistants filés après 1 semaine d'utilisation? le service après-vente d'I Phone qui refuse de vous reprendre votre précieux joujou 2 ans après que vous en ayez fait l'acquisititon? Vous devez regarder "Prêt à jeter"!

   Arte nous gratifie régulièrement de reportages palpitants ou de pures fictions qui suscitent débats et controverses.
   Dans le dernier Thema, j'ai découvert mardi dernier une notion fondamentale qui dirige nos vies et marque de son empreinte nos habitudes de consommation, notre rapport au temps, nos goûts en matière d'habillements, de musique, j'en passe et des meilleurs:
l'obsolescence programmée.

Le mot est lâché.

   De façon habile et fascinante, le documentaire "Prêt à jeter" retrace l'histoire d'un concept et de sa mise en pratique insidieuse ces 60 dernières années. D'une certaine manière, il m'a permis de mettre un nom sur une vérité, un lieu commun, que tout un chacun se rabâche à chaque fois qu'un  bien de consommation courante tombe en rade: "Ah, c'était mieux avant! Ils nous pondaient des trucs qui ne rendaient pas l'âme au bout de 3 jours!"

   Mais c'était réellement mieux avant! Nous sommes passés d'une logique de la résistance et de la longévité, à celle de la multiplication et de l'éphémère.

   On ne s'en rend pas forcément compte, mais on consent tous à des degrés divers à un énorme gâchis, en coûts humains, en coûts écologiques et financiers. Et ce gâchis, cette course à la consommation est en fait, et de longue date, savamment orchestrée par différents cartels d'industriels et de financiers, mus par l'appât du gain, qui ont noyauté et perverti des générations d'ingénieurs, designers et architectes. 
Leur but étant de convaincre les têtes pensantes et designers de demain d'orienter leurs travaux non plus vers des produits d'une efficience maximale, mais d'une efficience relative pour pousser à la consommation et au rachat.

   Je trouve qu'il est difficile de faire honneur à ce reportage, sans aligner des lieux communs et sans passer pour une écolo-anarcho sympathisante du bobo bio et du quinoa détoxifiant.

   Vous trouverez sur la toile d'autres réactions et points de vue sur ce reportage édifiant, qui loin de tirer à boulets rouges sur l'industrie et les magnats de la finance, propose des alternatives et adopte un point de vue constructif sur ce que chacun d'entre nous peut faire à son échelle pour contrer cette logique du prêt à consommer, et prêt à penser. Allez donc voir ce qu'a écrit the greengeekette

   Pas besoin d'aller se replier au fin du Larzac, de construire un tipi écolo, ni d'installer des toilettes sèches au milieu de son salon ou de son jardin! 
Il est possible, par des petits riens, de se positionner sur cet échiquier global...et pas besoin non plus d'aller prendre une carte d'un parti politique, pour sentir que son action a un impact...Il faut essayer de réfléchir et de modifier quelques unes de ses habitudes, petit à petit, au quotidien.

Pour moi, ça passe par "arrêter d'acheter de façon compulsive", "faire par moi-même certains plats" et "limiter l'usage de sacs plastiques ou d'emballages", "acheter local plutôt que de me ruer systématiquement en grande surface"... Ça n'a l'air de rien, mais ça demande quand même une sacrée dose d'organisation, et une lutte de tous les instants contre ma flemmardise aiguë!

   Parce qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, et qu'il est toujours bon de se forger sa propre opinion, je vous invite à regarder le documentaire. Il dure un tout petit peu plus d'une heure. Mais vous en ressortirez gonflé à bloc et moins con que quand vous vous êtes levé ce matin (je vous assure que c'est le sentiment que j'ai eu en voyant défiler le générique de fin!)


Allez faire un tour sur Arte Replay ou encore sur Youtube

Je vous laisse avec une citation tirée du reportage, et qui prendra sûrement tout son sens pour vous:
Le monde est assez grand pour satisfaire les besoins de tous, mais il sera toujours trop petit pour satisfaire l'avidité de quelques uns"
Gandhi


****
Prêt à Jeter, 2010
Documentaire de Cosimma Dannoritzer
Une coproduction ARTE/Article Z
1h15 min
                                                                              ****
                                                                Mon avis perso

Un documentaire 4 étoiles pour esprits vifs et curieux!


Mon petit doigt m'a dit qu'Eva Joly voulait faire interdire l'obsolescence programmée! Qu'en pensez-vous? Est ce bien réaliste et surtout réalisable en France?

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire